A propos…

Enfin! Nous y voilà! ce blog est la consécration d’une longue attente ponctuée d’épiques tribulations entre des esprits en perpétuelle ébullition, qui ont œuvré à l’éclosion de cette tribune de réflexion et d’échange, se voulant à priori libre, ouverte et ambitieuse.

C’est un lieu de convergence des réflexions sur l’architecture au Maroc, bien sûr, mais pas seulement. On est là pour mettre les bouchées doubles! Pour parler de tout ce qui nous tracasse, nous interpelle, nous dérange. Et l’accrochage dans tout cela est notre cher pays: le Maroc.

Alors, de quoi s’agit-il au juste : Parler d’architecture, pourquoi sommes-nous architectes en permanence en mode intermittent, tantôt faciles, perspicaces voire même suffisants, tantôt…réalistes, résignés, humains.

Est-ce la complexité du sujet ou est-ce la notre. Il est évident que notre architecture –celle dont nous proclamons la paternité- vit une situation d’entropie culturelle manifeste, un balancement réduisant des notions comme authenticité ou modernité à leurs aspects les plus sommaires donc insignifiants, loin du génie créatif qui a présidé à la production de « chefs-d’œuvre » témoignant de la grandeur d’une civilisation que l’on s’obstine à rabaisser.

C’est ainsi que l’on s’exalte devant la réduction de tout un patrimoine scripturaire, artistique et de savoir-faire à l’utilisation de motif ou de matériaux à titre générique pour tenter « d’authentifier » une architecture coite, copie insipide et hors contexte et d’y « adjuver » la TOUCHE AUTHENTIQUE.

Quelle référence, quel modèle, quel paradigme, quelle méthode…
Nous en avons, pas nécessairement formels, ni reproductibles à l’identique, mais originels, riches et adaptables au prix d’un effort d’interprétation capital, primordial, vital même.

Quelle référence, quel modèle, quel paradigme, quelle méthode…

Nous en avons, pas nécessairement formels, ni reproductibles à l’identique, mais originels, riches et adaptables au prix d’un effort d’interprétation capital, primordial, vital même. Cet effort est l’essence même du renouveau, non de la renaissance, qui dit renaissance sous-entend trépas, or, nos Références, nos Modèles, n’ont jamais eu à en souffrir; les errances dialectiques et discursives n’ont pour signification que l’éternelle ébullition évolutive, cyclique, caractérisant la quête de la vérité. la véritable question qui se pose, est celle-ci: sommes-nous à la hauteur? Sommes-nous capables d’insuffler ne serait-ce qu’un soupçon de détail, une pierre dans l’édifice. la re-genèse se fera avec ou sans nous, alors essayons de contribuer tant que nous le pouvons, mais par dessus tout, dans ce règne de la médiocrité, essayons de rester optimistes.

Mohammed Hatim Moutie

Mohammed Hassan Abdelkader Bouabid


  1. Très bonne initiative, je ne peux que constater.. mais COLLECTIF des architectes Marocains, je ne peux qu’espérer.

    Adeptes d’un métier n’ayant pas d’égal, je déplore toutefois la dislocation qui sévit dans le corps du corps des Architectes, on perd un temps fou et une énergie titanesque dans une rivalité, très souvent malsaine, alors que notre paysage urbain en pâtit lourdement et parfois, irréversiblement.

    je suis fière d’être ARCHITECTE pourtant, j’ai toujours un pincement au cœur à voir s’élever dans nos villes des réalisations architecturales archimédiocres. serait ce normal? NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON..

    C’est pourquoi je ne peux que clamer à mon tour, haut et fort : “AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA BAS LA MÉDIOCRITÉ”

    Le corps des architectes est actuellement un corps malade, et on n’a d’autre alternative que de le guérir, tous, sans perdre espoir car .. je reste optimiste.

    la seule panacée à mon sens c’est l’Union, la mobilisation pour revaloriser le métier, l’étique et la pratique.

    et viva l’architectura

  2. Merci pour ces mots.

    Un COLLECTIF se construit dans l’espace et dans le temps, et cette initiative a pour objectif cette construction là, mais aussi, et au delà, contrecarrer cette médiocrité qui règne en ces temps-ci.

  3. AFAF ELLOUALI

    Chroniques Patrimoniales

    Salutations bien respectueuses à l’équipe qui veille à ce que ce blog devienne une plate forme de libre expression et de militantisme pour la valorisation de l’architecture non seulement comme métier, mais surtout comme philosophie d’approche et de réflexion.

    Philosopher, cela je ne sais trop le faire mais discutailler, je me ferai un réel plaisir à partager quelques idées voire, quelque tourments qui ne cesse de s’accaparer de mes pensées.

    Et si là on parlait de.. oui, si on parlait de cette photo, celle de la medersa “el jadida” de Meknes, communément appelée la “bouanania” donc, medersa dans la pure tradition de l’art mérinide où l’art et le fonctionnalisme ont réussi à fusionner dans une alchimie à nous laisser perplexe. Oui perplexe, nous qui détenons le savoir moderne de la conception, de l’architecture, des techniques avancées .

    Je ne peux m’empêcher, comme constaté que, mordue du patrimoine, d’aborder ce sujet, comme si je n’en ai pas d’autres, mais cela reste compréhensible vu l’état Gravissime dans lequel se trouve le patrimoine architectural historique et notamment les médinas du pays.

    le bât qui fait mal c’est que tout le monde peut prétendre être un spécialiste en la matière, initiés et non initiés prennent des décisions à la place des gens du métiers, bien que ces derniers ne sont actuellement qu’une poignée et sans trop de pouvoir (ou de courage et ténacité !!) pour changer la donne.

    Certes qu’il y a là une note de découragement et de pessimisme dans l’approche et dans le ton mais, il ne faut pas se cacher la face du moment que les mutilations du patrimoine vont bon train au non de slogans à faire tourner la tête à l’exemple de REQUALIFICATION, REHABILITATION, MISE EN VALEUR.. et j’en passe.

    C’est un vrai problème ces terminologies. On en cerne même pas le vrai sens et on ose – à différentes échelles- non seulement les utiliser mais pire.. les traduire par des actions et des interventions réelles, menées par des entités publiques qui n’ont même pas la qualification ni sémantique, ni technique, n’ayant même pas la sensibilisation requise pour gérer de telles opérations, que nos journaux nationaux viennes en vanter les les résultats, dont la médiocrité n’est pourtant pas à démontrer.

    Et cela va encore de pire en pis lorsque l’on constate que tout cela se passe avec la bénédiction des responsables supposés être chargés de la protection de ce lègue, de plus en plus menacé et de façon irréversible, et de prêter main forte à sa défiguration.

    Et les architectes, et l’école d’architecture dans tout cela? faudrait il se contenter du rôle de spectateur alors que c’est à nous de dénoncer ce massacre et crier à l’arrêt du “Patrimoinicide”.

    Quitte à passer pour une folle se prenant pour Don Quichotte et ses moulins à vent, mais je continue à penser que, bien qu’ayant que peu de pouvoir pour changer les choses, ces parole et ces lignes vont rester mon glaive et mon écu et je reviendrai une autre fois à la charge contre mes propres moulins à vent que j’espère, seront les vôtres aussi, donc à bientôt pour une autre chronique

    AFAF ELLOUALI,

  4. Benarchid Hicham

    Assalamu Alaykoum wa Rahamtou Allah wa Barakatouh,
    tout d’abord je souhaite saluer cette initiative ambitieuse de deux grands chers amis, et comme toute chose à un début, le début est là!!! félicitons-le 🙂
    ce début est encourageant pour deux raisons:
    la première: les structures officielles qui représentent les Architectes et défendre ce métier “noble” (même si tous les métiers sont nobles)sont là pour être là et c’est tout, leur seule présence leur suffit, je ne les en veut pas, c’est leur limite qu’ils se sont tracés eux-même, c’est bizarre mais ça me rappelle l’exemple malheureux des adeptes d’une secte qui subsiste toujours en Syrie et en Irak qui ne peuvent guère dépasser un cercle que tu traceras autour d’eux,sur le sol, que si quelqu’un d’autre vient et brise ce cercle. on peut trouver ça débile, mais ça existe et le malheur c’est qu’on le vit aussi dans notre métier. Heureusement, il reste toujours une lueur d’espoir: INTERNET , comme plate-forme de communication nous libère de ces structures officielles et permet l’émergence de nouvelles alternances!!
    la deuxième: l’Architecture est un produit final qui résulte d’un processus dynamique qui engage toutes les composantes de notre société; elle est le fruit et le reflet immédiat de notre manière d’être. N’ayant pas honte de ce qu’on voit c’est notre miroir, nous devons nous accepter pour pouvoir nous améliorer. Cette volonté de vouloir changer et aller en avant qui est la clé. j’ai senti cette volonté dans la création de ce blog, je la salue.

    quelques mots pour digérer 🙂
    Le Laboureur et ses Enfants (Lafontaine)

    Travaillez, prenez de la peine
    C’est le fonds qui manque le moins
    Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine,
    Fit venir ses enfants, leur parla sans témoin.
    Gardez vous, leur dit-il, de vendre l’héritage,
    Que nous ont laissé nos parents
    Un trésor est caché dedans.
    Je ne sais pas l’endroit; mais un peu de courage
    Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
    Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’oût
    Creusez, fouillez, bêchez; ne laissez nulle place
    Où la main ne passe et repasse
    Le père mort, les fils vous retournent le champ
    Deçà, delà, partout; si bien qu’au bout de l’an
    Il en rapporta davantage.
    D’argent, point de caché. Mais le père fut sage
    De leur montrer avant sa mort
    Que le travail était un trésor.

    Bonne continuation

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